L’annexe secrète du pacte germano-soviétique

Signature du pacte

À l’instigation de la Hongrie et face aux troubles qui agitent son pays, le Roi de Roumanie Charles II révoque le gouvernement Goza-Cuza le 11 février 1938. Toutefois, l’instauration d’une dictature royale ne suffit pas à désamorcer les ambitions des fascistes roumains soutenus par l’Allemagne.

Au Kremlin, Joseph Staline a pu observer les atermoiements des démocraties occidentales. Les renoncements munichois viennent de conduire à l’abandon de la Tchécoslovaquie. Il redoute les ambitions nazies du côté de sa frontière mais demeure isolé. L’anticommunisme des démocraties occidentales l’emporte sur la nécessité d’alliances diplomatiques destinées à endiguer l’expansion territoriale du Reich. L’URSS ne pourrait d’ailleurs frapper le Reich sans passer par la Pologne. Qui s’y refuse. Et donc, une nouvelle stratégie s’impose.

Elle prend forme le 23 août 1939 avec la signature d’un pacte germano-soviétique. Mais Staline a fait payer à Hitler le prix de son souhait d’avaler la Pologne.

Ce pacte officiel de non agression comporte des clauses secrètes. Elles autorisent Moscou à s’étendre en Finlande, dans les Pays baltes ou en Roumanie (autant d’accès précieux supplémentaires à la mer). Elles prévoient aussi l’octroi de la partie orientale de la Pologne.

Lorsqu’Hitler envahit la Pologne le 1er septembre 1939, la Roumanie proclame sa neutralité … Naturellement, elle ignore l’article 4 de l’annexe secrète du pacte qui reconnaît la Bessarabie comme zone d’intérêt soviétique

Fort de ses garanties secrètes, Joseph Staline passe à l’action dès que l’invasion allemande à l’Ouest prive la Roumanie de son soutien français.

Quatre jours après la capitulation française, le 26 juin, un ultimatum soviétique est adressé à Charles II : céder la Bessarabie (et la Bucovine septentrionale) et en évacuer les troupes et l’administration.

Cette dernière n’aura pas le temps de quitter les lieux. Dès le 27, Bucarest s’incline.

Les remous consécutifs à la perte de la Bessarabie conduisent Charles II à abdiquer le 14 septembre 1940 en faveur du général pro-nazi Ion Antonescu. Les Allemands entrent en alliés à Bucarest le 23 octobre 1940.

Rencontre Antonescu Hitler

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