L’HISTOIRE DE LA FAMILLE MILIBAND
Recherches et diffusion
Revisitez un demi-siècle d’histoire européenne sur les traces de la famille Miliband !
La famille dont sont issus l’actuel Secrétaire d’État à la Sécurité énergétique et à la Neutralité carbone du Royaume-Uni Ed Miliband et son frère l’ancien ministre britanniques des Affaires étrangères David Miliband plonge ses racines dans cette Varsovie si bien dépeinte par le prix Nobel de littérature Isaac Singer.
Après 1918, neuf frères et sœurs émigrent dans les Marolles à Bruxelles et sont pris dans l’effervescence du Front populaire à Belleville.
• Wolf Slupowski l’électricien (mari de Ryvka Miliband)
• Jacob Celnik le chapelier (mari de Frania Miliband)
Leurs traces conduisent ensuite aux côtés d’anciens brigadistes espagnols, à Londres sous les bombes allemandes, dans la Résistance ou au large des plages du débarquement…
• Leizer Miliband (au centre) sous l’uniforme du 22ème Régiment de Marche de Volontaires Etrangers (1940)
.• Ralph Miliband (1943 sur cette photo) s’est engagé dans la Royal Navy
Camps de Vichy, rafle du Vél’ d’Hiv, ancien ghetto de Varsovie, l’histoire de la famille semble tourner à la tragédie.
Qu’adviendra-t-il de ce frère et de ce beau-frère qui évitent la chambre à gaz à leur arrivée à Auschwitz ?
De cette belle-sœur transformée en cobaye humain ?
• Arrivée de juifs récemment arrêtés (dont plusieurs membres de la famille) à la caserne Dossin de Malines en vue de leur déportation à Auschwitz
D’autres ont trouvé refuge à la campagne.
À proximité d’un aéroport militaire allemand non loin de Mons. Le salut des clandestins repose sur deux épouses que bien des choses opposent.
Un coup de théâtre se produit dans une ferme poitevine : comment sauver une fillette qui se rend d’elle-même aux gendarmes pour épargner ceux qui la protègent ?
• Anna Miliband (à gauche) à côté de sa mère Ryvka Steinlauf (épouse de Samuel Miliband) dans leur cache en Hainaut (Belgique)
• Simone Miliband est sortie de sa cache poitevinedans les Deux-Sèvres (France)
Tantôt absente, tantôt cruelle, tantôt miraculeuse, mais toujours insaisissable, c’est en définitive la chance qui tient avec désinvolture les destinées familiales dans ses mains.
Genèse et coulisses du projet
• De premiers éléments disponibles depuis 2011 et quasiment inexploités
Quelques premiers fragments d’histoire familiale avaient été rendus publics :
- uniquement sous l’angle local (à seulement à deux endroits fréquentés pour une période limitée) ;
- principalement du point de vue des clandestins et de leurs sauveurs.
Il s’agissait de :
- la mise en ligne en 2011 du témoignage de Simone Miliband (2011). Il a donné lieu à la publication en 2016 du livre de souvenirs d’Annie Dhainaut-Mintz pour ce qui concerne le département des Deux-Sèvres (région de Niort) ;
- la mise en ligne en 2016 du récit laissé par Anna Miliband à propos de son refuge dans le Hainaut belge (région de Mons) . Aucune publication (ni même une monographie locale inédite) n’avait été entreprise depuis lors.
• Un projet qui devient réalité (2019-2021)
L’opportunité d’effectuer une recherche d’ensemble s’est présentée en 2019 à la faveur d’une prestation de l’Agence de communication et de recherches historiques Projet-Histoire.
Cette prestation de fourniture de contenus et de supports d’exposition avait commandée par le Mémorial de la résistance silencieuse (Berlin) en vue de sa seconde exposition permanente.
Dans la foulée, Projet-Histoire a décidé de prendre à sa charge :
- la reconstitution d’ensemble de l’histoire de la famille Miliband sous l’angle de la micro-histoire et par- delà les frontières ;
- l’investissement éditorial (2021).
• Le concept : une histoire « à hauteur d’homme »
La marque de fabrique de Vincent Vagman et de l’équipe de Projet-Histoire ressort avec constance. Elle consiste à souligner la singularité des personnages et à reconstituer leurs parcours à la lumière d’enchaînements historiques plus vastes.
Du reste, Vincent Vagman est également reconnu pour ses méthodes de contextualisation de personnages.
Extrait de l’introduction :
Plus largement encore, dans son interaction personnelle avec la première moitié du XXe siècle en Europe, comment chaque protagoniste parvient-il à déterminer le cours de sa propre destinée alors qu’un environnement favorable devient impitoyable ? Que pèsent les mentalités, les bouleversements socio-économiques, les réalités géopolitiques, les idées politiques, les conditionnements culturels, les solidarités… ?
Le moment fatidique venu, comment chacun utilise-t-il ce qui lui reste de libre arbitre face aux nazis ? Subir sans résister ? Se cacher ? Fuir mais combattre ? Résister sans fuir ? Quelle est la véritable conscience d’un danger mortel chez une adolescente ? Ou chez une fillette ? Finalement, pour tous ces pourchassés, que reste-t-il si ce n’est la chance… ? Et après 1945, que représente réellement la chance d’être un rescapé ?
Aborder toutes ces questions requiert des allers-retours entre le menu détail des trajectoires individuelles et ce que l’on appelle communément la « grande Histoire ». Afin de les faire interagir.
De nouveau, c’est à cette méthode que j’ai souhaité recourir. Une fois de plus, elle me semble particulièrement appropriée pour décrire les traits d’une famille juive en proie aux pires soubresauts. Sa singularité, nous le verrons, repose sur un subtil mélange de particularités à la fois uniques et caractéristiques des autres familles juives.
Vincent Vagman
• Des recherches à l’édition : le livre
Découvrir le livre ici
Échos dans la presse nationale – interviews de l’auteur :
« Cet ouvrage rigoureux et sensible, fondé sur un large dépouillement d’archives et sur des témoignages, rend ainsi à l’histoire toute son humanité »
Annette Wiowiorka, préfacière (Directrice de recherche honoraire au CNRS)
Des descendants réagissent à la sortie du livre :
Je suis si émue, ma maman aurait tellement heureuse de voir l’histoire de sa famille enfin couchée sur le papier, ce qu’elle a voulu faire une bonne partie de sa vie (…)
Je suis impressionnée par le travail de recherche et de documentation qui nourrit ce livre (…)
I have noted the extent of the research and the striking photos of different aspects of the story. (…)
(e-mail à Vincent Vagman – 7 novembre 2021)
Des foules de souvenirs de récits entendus par bribes (entrecoupées de silences lourds) dans mon enfance me sont revenus en mémoire, et votre récit m’a permis de relier certains fils distendus.
Un très grand merci pour votre très beau travail qui m’a appris énormément de choses sur ma bien-aimée grand-mère ! (…)
Il y a toujours loin du « roman familial » aux faits historiques parfois, l’ombre de l’AJB plane encore sur ma famille décimée, mais qui a pu triompher de la mort, sans quoi je ne serais pas votre lecteur (e-mail à Vincent Vagman 22 juillet 2021)
• Réaction d’une descendante en Australie !
Morphing intergénérationnel :
Sur leurs traces …
• Sur les bords de la Vistule, un siècle plus tard …
Ed Miliband a souhaité partir en mai 2023 sur les traces de ses ancêtres dans leur quartier de Praga à Varsovie.
Il s’est basé sur la généalogie et les premières pages du livre : elles sont consacrées au berceau familial sur les bords de la Vistule.
Ed Miliband a ensuite contacté l’auteur pour préparer sa visite du cimetière Okopowa de Varsovie.
Il abrite par exemple la pierre tombale de Zundel Yehuda Miliband (fils de Zeev Miliband) décédé le 15 novembre 1859.
• Deux visiteurs venus de San Francisco …
Le 4 février 1944, le Dollie Madison, un bombardier B-17 de l’US Army Air Force, connaît des problèmes mécaniques au retour d’une mission au-dessus de Francfort. Son équipage n’a plus le choix …
Le flight navigator Monroe A. Gordon saute dans le ciel belge. De sa cache, Anna Miliband, observe cet aviateur descendre lentement sur la ferme. Où on le planque : première étape d’une exfiltration du continent européen.
78 ans plus tard, Steve et Rick Katz parviennent enfin à reconstituer le périple de leur oncle. Anna Miliband n’est plus. Mais ses souvenirs restent déterminants …
Monroe Gordon (tout à gauche à l’arrière) devant le Dollie Madison (Collection privée de la famille Katz)
Portrait de Monroe Gordon (1943) retrouvé dans les archives de la famille Katz
La fermière Louisa Vos recueille Monroe Gordon et lui procure des vêtements civils (5 février 1944, au lendemain du saut en parachute) (Collection privée Isabelle Pain)
Voici ici tous les détails d’une enquête improbable au résultat inespéré. Avec de nombreux documents à l’appui.
De l’histoire à la mémoire
Une première initiative mémorielle avait été réalisée à l’initiative de Simone Miliband en faveur de ses sauveurs.
Depuis la parution du livre, cette activité mémorielle s’est poursuivie et a amorcé une dimension pédagogique.
• Les sauveurs : justes parmi les nations
Le centre Yad Vashem (Jerusalem) octroie cette distinction à des personnes dont il a pu être établi qu’elles étaient venues en aide à leurs risques et périls à des Juifs pourchassés pendant l’Occupation.
Les époux Marcelle et Georges Roy ont accueilli Simone Miliband chez eux à Granzay et ont sauvé la petite d’une rafle et de la déportation de Niort.
Les époux Louisa et Maurice Vos ont secouru plusieurs membres de la famille Miliband à Montignies-lez-Lens.
Ils ont été reconnus à titre posthume en 2022 après la publication de l’ouvrage.
• Les victimes : pavés de la mémoire
La pose de Stolpersteine (pavés de mémoire) se généralise dans l’ancienne europe occupée depuis 1990. L’initiative vise à rappeler la mémoire de victimes du nazisme en reliant leur mémoire à des lieux qui leur furent familiers.
Des pavés de mémoire figurent à l’initiative de Jacques Celnik devant le 210, rue de Mérode à Bruxelles où les deux familles avaient créé et développé leur chapellerie.
• L‘histoire de la famille Miliband à l’école :
L’histoire de la famille Miliband se prête particulièrement bien à l’exploration par des élèves de l’enseignement secondaire (classe terminale) des moments clés de l’histoire du XXe siècle : la crise des années trente, la montée de l’antisémitisme, la guerre et l’occupation, la collaboration, la résistance, le système concentrationnaire et la Shoah.
Il nous paraissait important que tous puissent appréhender de manière concrète les crimes nazis et plus précisément l’entreprise d’extermination systématique des juifs pour éveiller chez chaque élève la conscience de son propre rôle pour préserver la mémoire.
Pour un achat groupé du livre avec copie de documents utilisables pour une exploitation pédagogique (conditions préférentielles), cliquer ici.
La lecture de ce livre peut tout particulièrement contribuer à susciter la vigilance face aux menaces extrémistes et répressives tout en favorisant la transmission de valeurs telles que la liberté, l’égalité et la fraternité. Dans ce livre, ces valeurs ont été merveilleusement illustrées dans l’attitude de certains membres de la famille et d’habitants de petits villages des Deux-Sèvres (avec un couple de Justes parmi les nations) ou du Hainaut belge.
Pour aller plus loin : ressources et services à votre disposition
• Repères : les régimes d’occupation en France et en Belgique
Entre 1940 et 1944, les frontières de la République française et du Royaume de Belgique font place à
- des zones occupées (par l’Allemagne ou par l’Italie) et non-occupées
- des zones interdites ou annexées
Ce nouveau découpage évolue lui-même entre 1942 et 1943.
Selon le moment et selon l’endroit, la situation des Juifs persécutés puis traqués présente des facteurs défavorables ou très défavorables.
Pour échapper aux mesures qui les visent, de nombreux juifs (souvent étrangers) sont passés d’une zone à l’autre.
Voici la cartographie d’une tragédie …
• Méthode : Comment reconstituer l’histoire d’une famille juive en France et en Belgique (1940-1945) ?
Ce Guide gratuit (75 pages) comprend :
- La méthode complète en 3 étapes pour déjà obtenir un résultat (outils inclus)
- Des inspirations directes pour vos propres découvertes : 5 cas pratiques, 16 exemples, 9 liens utiles
- 17 recommandations pour éviter de vous noyer ou de faire des dépenses ou des recherches inutiles
NB : cette méthode de reconstitution historique à partir d’informations généalogiques est transposable à d’autres époques de la vie juive en Europe
• Mémoire familiale : besoin d’ancrage dans un passé disloqué
Un livre sur les traces de votre famille ?
→ Obtenir votre livre consacré à l’histoire d’une famille juive ? Découvrez nos réalisations et ce qu’ils en disent.
• Actualité du livre
Souhaitez-vous recevoir les prochaines actualités relatives à la publication du livre et aux initiatives qui en découlent ?
Merci de prendre contact.
In progress :
• A virtual exhibition (created by Zakhor-Europe)
- A half-century of European history through a family of Polish Jews.
- From History to Memory
- The exhibition will present several tours (multimedia).
→ Here are some extracts from the « 4 generations » tour :
See the oldest ancestor who left Poland : Zindel Gershon Miliband in Antwerp and Paris.
Courtesy of Eric Slupowski (Tel Aviv)
1940 : Samuel Miliband escapes from Belgium to England.
1945 : neither Belgium nor the United Kingdom would accept Samuel Miliband …
Courtesy of Daniel Wojczyk (Écaussinnes-D’Enghien)
1937 : Invitation to the bar mitzvah of the future great Marxist theorist Adolphe/Ralf Miliband
Courtesy of Eric Slupowski (Tel Aviv)
Watch an extract (clip with David Miliband)
- President of the International Rescue Committee
- Former UK Secretary of State for Foreign Affairs
talking about refugee life from a terrible family perspective : one must